lundi 18 mai 2015

Port de pêche artisanale de Cotonou

Évidence d’une carence en poissons et autres produits marins

Saison morte au port de pêche de Cotonou. Déficit de poissons, inexistence d’activités de pêche, baisse de revenu financier chez les pêcheurs et vendeuses de poissons. C’est le constat que nous avons effectué depuis le début de ce mois de mars au port des pêches de Cotonou. Cette situation, selon le secrétaire général de l’union des pêcheurs marins artisans et assimilés du Bénin Augustin yao Amoussougbo est due à plusieurs causes.
                                    

Bassines de poisson vides, petite quantité de poisson dans d’autres, quasi-inexistence de crevettes et de crabes. Les vendeuses désœuvrées, d’autres sont installées devant des tas de mangues qui sont en vente à la place des produits de mer. Les pêcheurs eux, sont couchés dans les halls qui servent à trier les poissons pêchés, d’autres sont assis dans les pirogues de pêche et tissent de nouveaux filets. Voici l’aspect que présente le port des pêches de Cotonou.
Deux difficultés empêchent le développement du secteur de la pêche maritime au Bénin. Au nombre de ces obstacles nous avons le changement climatique et les difficultés techniques que rencontre le port de pêche artisanale de Cotonou. Depuis une vingtaine d’année, le domaine technique de la pêche ne semble pas s’améliorer malgré les doléances formulées par les travailleurs du secteur. 
A cet effet, nous constatons une pénurie des produits halieutiques sur une longue période au cours de l’année. Certains poissons de mer tels que les machoirons, les barres, les sardinelles plates, les grosses carpes…, les crabes et crevettes sont aussi absents.
Selon Augustin yao trois faits peuvent constituer les causes de la rareté des produits de mer au port de pêche. Le premier qui concerne le changement climatique. D’où, l’apparition des algues de mer sur les côtes et dans la mer. « Ces algues gangrènent le secteur de pêche depuis quatre voire cinq années » a-t-il ajouté. Ensuite le second fait qui est relatif à l’exploitation anarchique de ressources halieutiques du Bénin. Enfin, le manque de moyens techniques pour l’exploitation de ces ressources dont dispose le Bénin au profit de la communauté nationale.
Face à de telle situation le directeur de la pêche Noumonvi nous a expliqué qu’en ce qui concerne l’apparition des algues, le phénomène reste mondial. Le Bénin n’a pas les moyens d’y échapper. Ces algues peuvent avoir des conséquences sur la survie des poissons, raison pour laquelle, ils disparaissent en profondeur des eaux. Ce qui ne facilite pas la capture. De même, les algues donnent des démangeaisons aux pêcheurs une fois que le contact est fait. Il a par ailleurs expliqué qu’en ce qui concerne l’exploitation anarchique des ressources halieutiques du Bénin, d’autres pêcheurs venu d’un peu partout d’autres continents viennent piller les ressources halieutiques du Bénin. Ce qui amplifie la rareté de certains poissons. Tous ces disfonctionnements dont l’inexistence de moyens techniques pour l’exploitation des ressources, ont fait cas d’une étude approfondie afin de corriger le tir.

Loi-cadre sur les pêches au Bénin de 2014


Le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture joue un rôle important tant dans la société que dans l’économie béninoise. Il constitue un des leviers d’action du plan stratégique pour la relance du secteur agricole au Bénin. Il faut rappeler que la pêche contribue à hauteur de 3% du PIB. Aussi, la pêche maritime apporte 44.000 tonnes de produit halieutique au plan national selon les estimations de la FAO. Cependant, cette contribution connait une régression de nos jours. A cet effet, dans un cadre d’amélioration de la situation actuelle, des décisions ont été prises par la loi-cadre sur les pêches au Bénin. Cette loi traite de l’amélioration des mesures techniques de régulation de la pêche, l’élaboration de la mise en œuvre des plans de gestions et d’aménagement des pêcheries, la gestion et la maitrise des capacités de pêche, le contrôle et la régulation de l’accès aux ressources, le renforcement de la surveillance des pêches, l’amélioration de la recherche sur les ressources, enfin la réforme du cadre juridique de l’exploitation des ressources halieutiques du Bénin.
Malheureusement cette loi n’a toujours pas été vulgarisée jusque-là dans le milieu de la pêche au Bénin. Selon Amoussougbo, secrétaire général de l’union des pêcheurs, la vulgarisation de la loi-cadre permettra de sécuriser et d’assainir le milieu afin d’éradiquer la pêche illicite qui prend de l’ampleur sur toute l’étendue du territoire nationale. Une situation à grande conséquence sur l’économie nationale.











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