Évidence d’une carence
en poissons et autres produits marins
Saison
morte au port de pêche de Cotonou. Déficit de poissons, inexistence d’activités
de pêche, baisse de revenu financier chez les pêcheurs et vendeuses de poissons.
C’est le constat que nous avons effectué depuis le début de ce mois de mars au
port des pêches de Cotonou. Cette situation, selon le secrétaire général de
l’union des pêcheurs marins artisans et assimilés du Bénin Augustin yao Amoussougbo
est due à plusieurs causes.
Bassines de poisson vides, petite quantité de poisson dans d’autres, quasi-inexistence de crevettes et de crabes. Les vendeuses désœuvrées, d’autres sont installées devant des tas de mangues qui sont en vente à la place des produits de mer. Les pêcheurs eux, sont couchés dans les halls qui servent à trier les poissons pêchés, d’autres sont assis dans les pirogues de pêche et tissent de nouveaux filets. Voici l’aspect que présente le port des pêches de Cotonou.
Deux
difficultés empêchent le développement du secteur de la pêche maritime au
Bénin. Au nombre de ces obstacles nous avons le changement climatique et les
difficultés techniques que rencontre le port de pêche artisanale de Cotonou. Depuis
une vingtaine d’année, le domaine technique de la pêche ne semble pas
s’améliorer malgré les doléances formulées par les travailleurs du
secteur.
A
cet effet, nous constatons une pénurie des produits halieutiques sur une longue
période au cours de l’année. Certains poissons de mer tels que les machoirons, les
barres, les sardinelles plates, les grosses carpes…, les crabes et crevettes
sont aussi absents.
Selon
Augustin yao trois faits peuvent constituer les causes de la rareté des
produits de mer au port de pêche. Le premier qui concerne le changement
climatique. D’où, l’apparition des algues de mer sur les côtes et dans la mer. « Ces
algues gangrènent le secteur de pêche depuis quatre voire cinq années »
a-t-il ajouté. Ensuite le second fait qui est relatif à l’exploitation
anarchique de ressources halieutiques du Bénin. Enfin, le manque de moyens techniques
pour l’exploitation de ces ressources dont dispose le Bénin au profit de la
communauté nationale.
Face
à de telle situation le directeur de la pêche Noumonvi nous a expliqué qu’en ce
qui concerne l’apparition des algues, le phénomène reste mondial. Le Bénin n’a
pas les moyens d’y échapper. Ces algues peuvent avoir des conséquences sur la
survie des poissons, raison pour laquelle, ils disparaissent en profondeur des
eaux. Ce qui ne facilite pas la capture. De même, les algues donnent des
démangeaisons aux pêcheurs une fois que le contact est fait. Il a par ailleurs
expliqué qu’en ce qui concerne l’exploitation anarchique des ressources
halieutiques du Bénin, d’autres pêcheurs venu d’un peu partout d’autres
continents viennent piller les ressources halieutiques du Bénin. Ce qui
amplifie la rareté de certains poissons. Tous ces disfonctionnements dont
l’inexistence de moyens techniques pour l’exploitation des ressources, ont fait
cas d’une étude approfondie afin de corriger le tir.
Loi-cadre
sur les pêches au Bénin de 2014
Le
sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture joue un rôle important tant dans
la société que dans l’économie béninoise. Il constitue un des leviers d’action
du plan stratégique pour la relance du secteur agricole au Bénin. Il faut
rappeler que la pêche contribue à hauteur de 3% du PIB. Aussi, la pêche
maritime apporte 44.000 tonnes de produit halieutique au plan national selon
les estimations de la FAO. Cependant, cette contribution connait une régression
de nos jours. A cet effet, dans un cadre d’amélioration de la situation
actuelle, des décisions ont été prises par la loi-cadre sur les pêches au
Bénin. Cette loi traite de l’amélioration des mesures techniques de régulation
de la pêche, l’élaboration de la mise en œuvre des plans de gestions et
d’aménagement des pêcheries, la gestion et la maitrise des capacités de pêche,
le contrôle et la régulation de l’accès aux ressources, le renforcement de la
surveillance des pêches, l’amélioration de la recherche sur les ressources,
enfin la réforme du cadre juridique de l’exploitation des ressources
halieutiques du Bénin.
Malheureusement
cette loi n’a toujours pas été vulgarisée jusque-là dans le milieu de la pêche
au Bénin. Selon Amoussougbo, secrétaire général de l’union des pêcheurs, la
vulgarisation de la loi-cadre permettra de sécuriser et d’assainir le milieu
afin d’éradiquer la pêche illicite qui prend de l’ampleur sur toute l’étendue
du territoire nationale. Une situation à grande conséquence sur l’économie
nationale.
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